La vie et l'éducation

 

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  La vie et l'éducation  

 

 

Jean-Daniel ROHART

En hommage à Michel MAFFESOLI 

 

La vie et l’éducation

Suivi de 

  Comment réenchanter l’école ?

Préface de René BARBIER

L'Harmattan, décembre 2005

Préface de René Barbier

Il est habituel, dans le monde universitaire, de distinguer, quand ce n’est pas opposer, les praticiens et les chercheurs. Le praticien, c’est l’homme du terrain, le « prof » qui se coltine les élèves des classes difficiles.

Le chercheur, c’est le savant qui fait ses enquêtes « de terrain », à partir de théories qui ont le vent en poupe en Sciences de l’éducation, à un moment donné de l’histoire.

La recherche-action réunit des praticiens-chercheurs qui refusent ce cloisonnement artificiel en sciences humaines[1]. Cette méthodologie, évidemment, qui allie la réflexion à l’action et réciproquement, intéresse les innovateurs pédagogiques.

Jean-Daniel ROHART fait partie de ces créateurs de sens que je nomme « éducateurs » dans toute la force du terme.

Praticien, il l’est depuis longtemps. Professeur agrégé d’espagnol, il connaît intimement le métier d’enseignant du secondaire, ses joies et ses épreuves. Mais ce qui nous frappe chez Jean-Daniel ROHART, c’est sa passion pédagogique, sans doute de plus en plus rare à notre époque. L’auteur est doté d’un enthousiasme nécessaire pour l’être humain et d’une espérance bien ancrée dans ses facultés de croissance. Contrairement à tant d’autres, il a bien lu Carl ROGERS et sait en tirer profit pour sa pédagogie en acte. Il connaît également parfaitement la psychologie des profondeurs de Carl Gustav JUNG et nous montre que ce savoir a du sens en éducation.

Jean-Daniel ROHART est un pédagogue ouvert à la surprise de la vie. Il ne cherche pas à colorer d’un peu de savoirs livresques des enfants et des adolescents qui sont à mille lieues de ce capital scolaire, mais il tente, par une pédagogie active, de leur faire sentir la valeur d’un savoir qui a fait ses preuves. Loin d’être un enseignant « laisser-aller, laisser-faire », Jean-Daniel ROHART est un éducateur réaliste qui n’a pas peur du feu. Il sait que « l’enseignement est un métier à hauts risques » et que l’éducateur est « un empêcheur de tourner en rond ».

Nous savons tous que rien n’est perdu en éducation, malgré les lamentations interminables des « Républicains du savoir »[2]. Jean-Daniel ROHART nous propose de « réenchanter l’école ». Il sait de quoi il parle. Non seulement en pratique mais en théorie. Ce praticien est un grand lecteur. Il se nourrit de toutes les sciences humaines, de la philosophie, de la littérature et de l’art. À un moment où la psychanalyse freudienne commence à être critiquée avec pertinence par les neurosciences[3], Jean-Daniel ROHART ouvre des perspectives en s’appuyant sur JUNG et ROGERS, les théoriciens de l’imaginaire comme Gaston BACHELARD, Gilbert DURAND ou Michel MAFFESOLI. En bon éducateur, il n’oublie pas le sens de l’humour, que l’ancien philosophe chinois ZHUANGZI  n’aurait pas démenti.

Lorsque Jean-Daniel ROHART intitule son livre la vie et l’éducation, il le fait en connaissance de cause. La vie est éducation et l’éducation est vie[4]. C’est parce que la vie, aujourd’hui, est coupée de l’éducation que nous rencontrons tous ces problèmes à l’école. La vie est processuelle. Elle n’a rien de figée, de stable, d’immuable. L’éducation qui l’accompagne subit elle-même des changements permanents, doit revoir sans cesse ses contenus, ses pédagogies, ses finalités. L’éducateur est un accompagnateur et un passeur de sens. Cette perspective l’oblige à se doter d’une culture universelle et, en même temps, d’un sens de l’écoute proprement clinique, une écoute sensible à l’autre, au monde et à soi-même. Jean-Daniel ROHART l’a bien compris dans ce livre très riche et fortement documenté.

Gageons qu’il donnera à réfléchir à quelques enseignants déboussolés devant la montée des inconditionnels de l’Ordre savant élitaire ou, au contraire, des thuriféraires de l’éducation mercantile, mass-médiatique et spectaculaire.


[1] René Barbier, La recherche-action, Paris, Anthropos, 1996.

 

[2] Sur ce point, voir  le colloque épistolaire  sur le WEB 

 

[3] Catherine Meyer (s/dir), Le livre noir de la psychanalyse. Vivre, penser et aller mieux sans Freud, Paris, Les arènes, septembre 2005, 831 pages

 

[4] Sur ce plan, voir   le site WEB de René Barbier

 

La 4ème de couverture

Voici un livre dont l’auteur pourrait dire qu’il est écrit « avec ma peau, avec mon sang, avec ma chair ».

Dans ce livre, il y a trente ans de la vie d’un « prof », trente ans d’une carrière affrontée, souvent sur le terrain le plus rude, celui des classes dites difficiles, aux problèmes de l’enseignement d’aujourd’hui.

C’est cette expérience de la pratique éducative qui l’a amené à réfléchir sur l’école et l’action éducative. Cette réflexion, qui constitue la teneur de cet ouvrage, consiste en fait en deux essais. L’un qui se situe sur le terrain des constats et des bilans : la fameuse « crise de l’éducation », réfractée à travers l’expérience parfois douloureuse d’un homme de terrain.

Et au-delà de ce constat, une réflexion sur le sens de l’action éducative.

L’auteur ne propose pas une panacée, ni des mesures susceptibles de fonder une énième et vaine réforme de notre système. Il tente d’éclairer sa pratique personnelle et son parcours professionnel à la lumière d’une exigence éthique rigoureuse, d’une exigence de sens et de valeur.

Ces deux essais sont à même de suggérer à l’institution scolaire, qui n’est guère à l’écoute de ceux qui « vont au feu », quelques pistes pour répondre à certains besoins. Ils peuvent faire réfléchir un public cultivé, mais surtout, ils ne pourraient qu’aider tous ceux qui, dans la vaste armée des enseignants, souffrent, se débattent et s’interrogent sur le sens de ce qu’ils font, et ne se résignent pas à n’être que les rouages d’une énorme machine qui fonctionne dans un état que l’auteur, avec la franchise qui le caractérise, qualifie de pathologique.

  TABLE DES MATIERES

I - La vie et l’éducation           

      

Introduction : les objectifs de ce livre    

 

1.   « L’inquiétude contemporaine à l’égard de l’éducation » (Karl JASPERS)

2.   Une crise de l’Institution sans précédent      

3.   Le vécu-intérieur des enseignants : le phénomène du Burn-Out : « le malaise croît »

4.   « La classe comme entité thérapeutique » : ou « Guérir » de sa névrose en enseignant ?

5.   L’enseignement, un métier à hauts risques 

6.   « Quand les profs craquent »

7.   La fatigue enseignante

8.   Le vécu-intérieur des élèves ou la « galère » 

9.   La relation actuelle professeur-élèves est-elle(encore) saine ?

10. Impressions hivernales. Ou : un enseignant face à la “novembrite” ambiante

11. Une crise d’une gravité exceptionnelle             

12. L’Institution prisonnière et malade de ses sempiternels dogmes. Ou : des pièges et des embûches de la « démocratisation »

13. La classe politique ou l’inertie et l’impuissance 

14. L’inspection : une institution en crise. Un agent supplémentaire de désarroi  dans le monde enseignant ?

15. L’inspection vue par les élèves (témoignage) 

16. Le rôle essentiel du chef d’établissement         

17. Les rapports chefs d’établissements / enseignants

18. La formation enseignante : une panacée ? un alibi ?

      - Les IUFM et la formation des maîtres

      - La gestion des conflits : un moment fort de la formation continuée des enseignants

      - Une formation individualisée : apprendre à enseigner dans le fil de son bois 

      - Une formation centrée sur la personne de l’enseignant

      - Formation continuée : recherche personnelle et aide institutionnelle 

      - Toute vraie formation est révolutionnaire 

      - Les résistances de l’Institution 

      - La motivation des formateurs 

19. L’Ecole : une institution prométhéenne et caractérielle

20. Les départements de sciences de l’éducation. Ou « qui a peur des sciences de  l’éducation » ?

21. Désarroi des enseignants : savoir-être, équilibre personnel et humour 

22. Les devoirs de l’Institution envers les maîtres 

23. Une auto-formation continuée : recherche personnelle et aide institutionnelle 

24. Retour de l’éthique dans l’Education ?

25. Plaidoyer pour une éthique de l’action enseignante

26. Le plaisir d’enseigner et les empêcheurs de tourner en rond

27. L’éthique enseignante et l’art de la négociation

28. Une éthique rogérienne et jungienne de l’Education

29. Pour une éthique polythéiste de l’éducation

 

Conclusion : L’éducation, la vie et la post-modernité. Pour une éducation postmoderne

 

II - Comment réenchanter l’école ?        

Vers une éducation postmoderne

(L’éducation et les figures de l’Autre)

 

1.   Aspect autobiographique d’une recherche impliquante : vie quotidienne et  processus d’individuation (JUNG)

2.   Recherche sur tous les acteurs de la relation éducative

3.   La diversité des acteurs de la relation éducative à travers la rédaction de  plusieurs articles

4.   Une formation centrée sur la personne de l’enseignant. Ou : formation, “histoire de vie” et quête du sens

5.   L’éthique de l’action enseignante        

6.   Les élèves sont aussi des personnes et ne se confondent pas avec leur statut

7.   Les lectures qui ont jalonné et nourri mon parcours d’auto-formation

8.   L’anthropologie jungienne et ses prolongements éthique et éducatif

9.   Carl Gustav JUNG et son “disciple” James HILLMAN

10. Rencontre en ville avec des élèves : source de satisfaction et de joie !

11. Absence totale de formation tant initiale que continue

12. L’humour du professeur : une qualité essentielle pour les élèves !

13. La mise en réseau des recherches en éducation

 

Conclusion : Comment réenchanter l’Ecole ? Ou vers une éducation postmoderne

 

Contact

 

Jean-Daniel ROHART

51100 Reims

jeandanielrohart@hotmail.com

 


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