C. Rogers et l'action éducative

 

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Carl Rogers  et  l’action éducative

 

 

Coordonné par Jean-Daniel Rohart

 

Préface de Guy Avanzini

Professeur émérite Université Lumière Lyon II

 

Postface de André de Peretti

 

 

La Chronique Sociale. Janvier 2008

 

Présentation des concepts positifs de relation empathique et de relation congruente développés par Carl Rogers. Les auteurs exposent leurs applications possibles dans le domaine de la pédagogie et de la relation d’aide, notamment dans un contexte de décrochage scolaire, de démotivation ou de violence.

Préface de Guy AVANZINI

Cet ouvrage collectif, dû à l’initiative de Jean-Daniel Rohart et coordonné par lui,  entreprend de montrer  que c’est du côté du psychologue américain Carl R. Rogers et de l’attitude éducative qu’il a induite qu’il faut chercher une sédation au malaise de l’institution scolaire, voire au blocage qui l’atteint et compromet son fonctionnement.

On ne tentera évidemment point, ici, car ce serait fastidieux, de résumer la problématique de chacune des contributions que rassemble cet ouvrage. Disons seulement que, chacune à sa manière, elles ont en commun de s’interroger sur la pertinence de ce renouveau d’intérêt  et d’attention dont, dès le début du volume, Jean-Daniel Rohart recense les signes manifestes. Et, si elles apportent des réponses relativement diverses et inégalement ferventes, tantôt un peu défensives, tantôt nuancées, elles sont amenées, comme inéluctablement, à centrer leur argumentation autour de deux questions majeures : la première est de savoir si, dans quelle mesure, à quelles conditions et jusqu’à quel point des pratiques « non-directives » peuvent assurer l’acquisition des savoirs intellectuels censés indispensables ; la seconde, en amont, porte sur la transposabilité d’un modèle psychothérapique à un objectif d’assimilation culturelle, si tant est que tel serait bien et demeurerait celui de l’École. Et, précisément, toutes deux conduisent à un examen de la valeur à accorder et de la place à consentir aux connaissances, à l’instruction : est-ce à elles, ou ne serait-ce pas plutôt au développement global de la personne qu’il faut donner la priorité ? Aussi bien, cela va de soi, tout débat sur les méthodes conduit à un débat sur les valeurs, car celles-là n’ont de sens que par rapport à celles-ci  et c’est en se centrant sur ces dernières que la discussion sur les premières trouve son vrai registre.

Sans doute est-ce autour de ces points et par référence à eux que l’on doit lire, comparer et situer les uns vis-à-vis des autres les chapitres successifs. Et, quels que soient les écarts entre leurs appréciations, c’est à leur commun positionnement, explicite ou non, autour de ces deux problèmes que l’ensemble du livre doit à la fois son unité et son dynamisme. Peut-on sérieusement penser – si c’est bien de “penser” qu’il s’agit – à enseigner sans se préoccuper de la réceptivité du destinataire ou, à l’inverse, à se “centrer” sur celui-ci au point de négliger ce dont il est le destinataire ? Peut-on sérieusement se résigner à la sélection au nom de la sauvegarde de la culture, ou négliger celle-ci au non d’un égalitarisme simpliste ? Et, si Claparède a pu écrire que l’élève est “au centre”, du moins a-t-il prévenu les contre-sens, en soulignant que, pour lui, il convient non de s’installer au “niveau” de l’élève, mais de se mettre à sa “portée”, précisément pour ne point en rester à son niveau.

Quoi qu’il en soit, à travers des démarches diverses, les auteurs ici réunis s’efforcent à l’unisson de sauver les valeurs de l’approche rogérienne : congruence, écoute, sens de la personne, telles que les a identifiées et mobilisées son approche psychothérapique ; et ils cherchent,  ou se demandent, comment les investir dans l’École, lieu d’apprentissage. Et, s’ils se préoccupent de sauver ces valeurs, c’est du risque qui les menace et les a compromises aux yeux du corps enseignant : celui d’une lecture laxiste ou anti-intellectualiste. Comment les placer au service d’une démarche éducative, laquelle exclut de renoncer à toute normativité, ce qui serait abandonner le projet éducatif lui-même ? Au total, il s’agit de protéger le rogérisme d’un fanatisme pédagogiste qui se prétendrait rogérien pour se procurer une caution. C’est une fatalité de la pensée pédagogique, lorsqu’une conception nouvelle émerge, que celle-ci, ou bien ne rencontre qu’un faible écho et ne soit recueillie que par un groupe restreint et fermé, ou bien ne connaisse le succès et la diffusion qu’au prix d’une dénaturation qui altère son image et menace son avenir. L’entreprise de Jean-Daniel Rohart – et c’est un grand mérite, dont il y a lieu de le féliciter chaleureusement – est de tenter d’éviter ce double écueil. Puisse-t-il ainsi aider à l’avènement d’une pédagogie personnaliste, en une institution où les défaillances de l’élève occultent trop facilement la personne de l’enfant !

En définitive, la lecture de ces pages nous renvoie au paradoxe proprement anthropologique de l’éducation. Celle-ci consiste à parier qu’il est possible de susciter l’adhésion libre de l’éduqué aux valeurs que l’éducateur lui propose. S’il y croit, il fait confiance à l’enfant ; s’il n’y croit pas, il s’abandonne au dressage, comme par désespoir ; s’il se veut “réaliste”, il se situe quelque part entre ces deux limites. Le rogérisme, quant à lui, est mu par la conviction que ce pari n’est pas chimérique. Pour les uns, c’est sa faiblesse ; pour les autres, c’est sa grandeur. Il signifie non seulement que l’éducation est un risque, mais que ce risque vaut d’être couru.

Guy Avanzini

 

 

 LE SOMMAIRE

 

Préface : Guy Avanzini

Introduction : Une éthique rogérienne de l'éducation, Jean-Daniel Rohart

Chapitre 1 -   Les fondements de l’attitude rogérienne, Charles Maccio

Chapitre 2 -   Le "modèle" pédagogique rogérien : Une référence incontournable pour le XXIème siècle, Marie-Louise Poeydomenge

Chapitre 3 -  L'élève au centre des apprentissages, Carl Rogers

Chapitre 4 -  Anthropologie rogérienne et pratiques d'enseignement, Karine Dominski, Joëlle Lutz, Hélène Mombert, Josette Lesieur et Bernard Schnoering

Chapitre 5 -   L'attitude "rogérienne"  en classe : Contribution à la gestion de la crise de  l'école, Jean-Daniel Rohart

Chapitre 6 -   Les concepts de l'approche centrée sur la personne ont-ils leur place à l'école aujourd'hui ?, Marie Kilborn

Chapitre 7 -   Des périodes de doute dans la carrière… à des structures d’aide à la personne enseignante, Louis Basco

Chapitre 8 -   Formation enseignante et empathie,  Jean-Daniel Rohart

Chapitre 9 -   Inspection, évaluation : l’influence rogérienne, Jean-Pol Rocquet

Chapitre 10 - Formation, thérapie : vers la perception d’une forme, Josette Lesieur et Bernard Schnoering

Chapitre 11 - La médiation est-elle rogérienne ?, Annie Cardinet

Conclusion :  Une vision politique de l''Ecole : pratiques pédagogiques et culture démocratique

Postface : André de Peretti

 

 Contact

Jean-Daniel ROHART

51100 Reims

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