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Lausanne, le 31 octobre
2005
Cher
Jean-Daniel,
Carl
ROGERS avait coutume de dire : « N’essayez pas d’écouter comme Carl
Rogers (de manière rogérienne), soyez vous-même centré sur la personne ».
Etre centré sur la personne est vraiment quelque chose, de précis (on l’est ou
on ne l’est pas, en formation d’écoute, cela ressort clairement), de rigoureux,
défini (c’est le moment où “l’autre” peut pleinement exister et non faire tout
ce qu’il veut. Ce peut être un moment où on résiste à l’autre aussi…), et au
moment où cela existe multiple et infini à la fois, conduisant à un toujours
inattendu, mais un inattendu vrai (pas théorique, pas des mots, du concret, du
« ah oui c’est ainsi »).
« Centré
sur la personne » n’est qu’une expression, de notre temps, de notre moment
social. Il y a plein d’autres moyens de
parler de la même chose.
En
extrapolant, c’est un moyen - un moment - où l’être n’est plus réduit à
« moi et moi », à sa petite personne centre du monde, pour se retrouver
en contact avec la vie, qui nous dépasse (fort heureusement), que l’on ne peut
réduire à nos idées et conceptions, fut-on imaginatif.
A
way of being touche à cela, à sa manière. C’est là que l’on a dit que Carl
ROGERS (j’aime aussi… Gustav JUNG !) avait dérapé, alors qu’il a continué
à observer sans idées préconçues, à chercher, à décrire ce qu’il observait
/ ses expériences.
Mais
si souvent l’inconnu dérange, fait peur, « je ne maîtrise pas, je
jette ». Tous les penseurs s’y heurtent et s’y sont heurtés, de tout
temps !
Bien à
vous,
Jean-Marc
Randin.
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